DÉPRESSION, FOI ET COMMUNAUTÉS
PAR DIDIER ANTOINE
La dépression touche un grand nombre de personnes dans le monde entraînant une grande souffrance. D'après les spécialistes, c'est une maladie préoccupante, car elle n'arrête pas de s'amplifier. L'OMS (Organisation mondiale de la santé) a prévu qu'elle serait dès 2020 la deuxième cause de mortalité dans le monde. Les personnes dépressives se sentent seules. Elles font le vide autour d'elles, dans leur famille et chez leurs amis. Pour les fidèles catholiques, c'est pire, car ils ne trouvent aucun soutien dans leur communauté paroissiale ou d'une institution catholique. C'est triste à dire, mais c'est la réalité. Il faut être cependant très prudent des laïcs catholiques de l’accueil et de l’écoute qui n’ont aucune compétence dans la santé mentale. Il faut être également très vigilant des soi-disant « écoutants » qui vous dirigent vers des communauté nouvelles... ATTENTION, cela peut être très dangereux. Et le message s’adresse également aux familles d’une personne dépressive.
DES HAUTS ET DES BAS
Il y a dans notre existence des hauts et des bas comme on dit… des jours avec et des jours sans… coup de mou (fatigue passagère), coup de blues (tristesse passagère). Le problème, c’est quand ces jours sans, ces coup de mou et de blues se répètent jour après jour, inlassablement repris sans répit, cela devient compliqué. Nous développons une dépression. Nous ferons à coup sûr le vide autour de nous. Il faudra du temps, beaucoup de temps pour retrouver une vie normale et harmonieuse avec son entourage si nous en avons et si bien sûr il en est capable… l’entourage est souvent désorienté devant cette maladie. Elle baisse souvent les bras… et personne ne doit l’accabler.
La dépression peut toucher chacun d’entre nous. Personne n’est à l’abri.
DÉPRIME OU DÉPRESSION CHRONIQUE
Il faut faire la différence entre « une déprime » et « une dépression chronique ». Chacun d'entre nous peut rencontrer des moments de faiblesse, de fatigue ou de tristesse. C'est des choses qui arrivent. Nous l’avons évoqué.
Nous pouvons être également confrontés à un évènement douloureux. Une séparation, la perte d'un être cher. Un évènement humiliant, un rejet, un licenciement, un échec. Un évènement traumatisant, une agression sexuelle ou physique, une emprise spirituelle, une manipulation psychique...
Cela peut être passager dans la majeure partie des cas, fort heureusement. Il est peut-être conseillé de consulter un médecin qui sera de bon conseil sans vous donner systématiquement un traitement médicamenteux. Un petit suivi psychologique peut accélérer le retour à une vie normale.
En revanche, si cela persiste, si chaque jour est de plus en plus morose, si nous nous sentons dévalorisés, salis dans notre corps violé, abimé, que nous ressentons une perte d’énergie, un manque de courage dans nos activités quotidiennes complétées d’un manque de concentration, si un rien nous irrite… sans oublier un changement d’appétit, de poids et des troubles du sommeil… Là incontestablement on parle de « dépression chronique ».
Il faut impérativement consulter un professionnel de la santé… psychiatre, psychologue. Éviter absolument des écoutants surtout catholiques. Ce ne sont pas des professionnels. Ils s’improvisent sous prétexte qu’ils ont une foi profonde, un regard attentif, une compassion, une formation théologique… Méfiance…