LUNDI 17 JUIN 2024
Bonne Nouvelle de notre Seigneur Jésus en Matthieu 5, 28-42
Jésus disait à ses disciples : « Vous avez entendu qu'il a été dit: œil pour œil et dent pour dent. Eh bien! Moi je vous dis de ne pas tenir tête au méchant : au contraire, quelqu'un te donne-t-il une gifle sur la joue droite, tends-lui encore l'autre ; veut-il te faire un procès et prendre ta tunique, laisse-lui même ton manteau ; te requiert-il pour une course d'un mille, fais-en deux avec lui. A qui te demande, donne ; à qui veut t'emprunter, ne tourne pas le dos »
© source Bible de Jérusalem
L'Evangile peut changer votre existence
Ces paroles de l’Evangile de ce jour peuvent sembler radicales, voire difficiles à accepter, surtout pour ceux d'entre nous qui ont pris de la distance avec l'institution de l'Église et qui ont subi des violences. Pourtant, elles nous invitent à réfléchir sur la véritable nature de la foi chrétienne et sur notre vocation à suivre notre Seigneur Jésus… même au-delà des structures humaines de l'Église.
À l'époque de Jésus, la loi du Talion « œil pour œil, dent pour dent » était considérée comme une avancée vers la justice. Elle visait à limiter la vengeance et à instaurer une mesure proportionnée dans les représailles. Cependant, notre Seigneur Jésus nous appelle à aller plus loin, à dépasser la simple justice pour entrer dans la dynamique de l'amour et de la miséricorde.
Il est vrai qu'il est souvent très difficile de suivre l'injonction de « tendre l'autre joue » lorsqu'on est confronté à des actes de violence. Cette notion prône la non-violence et la patience face à l'agression. Cependant, dans la réalité, répondre à la violence par la non-violence demande une grande force intérieure et une capacité à transcender ses instincts de défense.
Dans une démocratie telle que la nôtre, les citoyens ont le droit et même le devoir de réclamer justice… de dénoncer tous les abus et de chercher des solutions pénales par le biais des instituions.
Faire justice soi-même, c'est-à-dire prendre la loi entre ses propres mains, est en revanche contraire aux principes d'une société démocratique et de l'État de droit. Cela peut conduire à l'anarchie, à l'injustice et à un cycle de violence sans fin. Les systèmes juridiques démocratiques sont conçus pour offrir des mécanismes impartiaux et équitables pour traiter les différends et punir les infractions, garantissant ainsi que la justice est rendue de manière systématique et non arbitraire.
Le message de notre Seigneur Jésus ici est une invitation à la non-violence, à ne jamais faire justice soi-même. Il nous demande de désamorcer les conflits par l'amour et la générosité plutôt que par la revanche et la rancœur. Ce message peut sembler déconnecté des réalités d'aujourd'hui, où l'injustice et la violence sont encore omniprésentes, mais il reste profondément pertinent.
Pour nous qui avons pris de la distance vis-à-vis de l'Église catholique, peut-être en raison de déceptions ou de blessures, ce passage offre une perspective de guérison et de renouvellement. Jésus nous rappelle que notre foi ne se limite pas à notre relation avec une institution, mais qu'elle est avant tout une relation personnelle avec Dieu, son Père, notre Père. En pratiquant la miséricorde et la générosité, nous incarnons son message et son amour, indépendamment de notre position par rapport à l'institution ecclésiale.
La radicalité de ce passage ne doit pas nous décourager, mais plutôt nous inspirer à vivre notre foi de manière authentique et profonde. Il nous invite à être des agents de paix dans nos familles, nos communautés et nos sociétés. En tendant l'autre joue, en donnant plus que ce qui nous est demandé, nous témoignons de l'amour inconditionnel de Dieu et nous semons des graines de réconciliation et de fraternité.
Dans un monde souvent marqué par l'individualisme et la division, ce passage nous rappelle que la véritable force réside dans l'amour désintéressé et le service des autres. C'est un appel à vivre notre foi de manière audacieuse et généreuse, à être des témoins de la bonté de Dieu, même lorsque cela nous coûte.
Prions pour que le Seigneur nous donne la force et le courage de vivre selon ces paroles, de pardonner et d'aimer sans compter. Que notre foi soit un phare de lumière dans les ténèbres, un témoignage vivant de l'amour infini de Dieu.
Que Dieu nous garde !
Didier Antoine
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