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Avez-vous une religion ?

de Jacques Loew
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La première condition pour avoir une religion, pour chercher Dieu, c’est d’abord d’avoir une haute idée de Dieu. On ne cherche pas Dieu comme on cherche un trèfle à quatre feuilles, parce que cela porte bonheur ou que c’est amusant de le découvrir. Pour chercher Dieu, même si on le l’a pas encore trouvé, il faut l’accepter, dès le premier instant, de « tout jouer », de mettre toute sa vie dans la balance le jour où on aura trouvé le bonheur de découvrir Dieu. Cherchez Dieu ainsi ? C’est ce que nous dit Jésus dans l’Evangile quand il nous parle de ce marchand qui va à la recherche d’une perle infiniment précieuse ; il cherche cette perle, il la découvre un jour et, dans la joie d’avoir découvert ce qu’il cherchait de plus beau au monde, le voilà, il « bazarde » tout – comme nous dirons aujourd’hui – uniquement pour posséder cette perle si belle et si précieuse (1). Cherchez Dieu, c’est Lui dire déjà dans notre prière de chaque jour (même si nous sommes incroyants) : « Mon Dieu, tu es le Créateur. Cela veut dire que tu es celui qui est. » Les incroyants ajouteront : « Mon Dieu, si tu existes – je n’en sais rien encore, mais quelle immense chose ce doit-être si c’est vrai ! -, tu es Celui qui avez dû tout faire. Le coquelicot est une pensée de Toi, et la rose est une pensée de Toi et le charme d’une jeune fille est une pensée de Toi, la tendresse d’une femme est une pensée de toi aussi, et la force d’un homme qui s’est engagé totalement dans son idéal est aussi une pensée de toi, ô, Mon Dieu ! Voilà ce qu’est avoir une haute idée de Dieu et de cultiver en soi cette grande idée de Dieu et cultiver en soi cette grande idée d’un Dieu si grand.

Mais chercher Dieu, ce n’est pas seulement avoir une grande idée de Dieu, c’est en même temps, et comme une seule chose, se faire tout petit devant Dieu. Quand je vous dis : se faire tout petit devant Dieu, cela ne veut pas dire : se faire mesquin, être étriqué, se replier sur soi-même, être grippe-sou et sentir la naphtaline ! Être petit devant Dieu, c’est tout simplement se mettre devant Lui pour ce que nous sommes. En face de ce Dieu si grand… nous si petits ! Quelques bons coups d’épingles seront nécessaires pour dégonfler notre baudruche, notre « moi » et pour qu’étant redevenu petits nous découvrions Dieu. Découvrir Dieu, quand on s’est fait petit, amène quelque chose d’immense dans un cœur d’homme , y amène la joie. Car la joie chrétienne naît à la fois de la grandeur de Dieu et de ma petitesse. Cette disproportion, cette différence de niveau, de potentiel, fait que la joie va irradier mon cœur. Non pas une joie à la manière des joies humaines – qu’on prend du dehors, qu’on essaye de faire pénétrer dans notre peau, à coup d’argent ou à coup de plaisirs –, mais la joie de Dieu, la joie qui naît au fond de mon cœur même, et de là va irradier tout mon être. La religion, c’est cela : d’abord et surtout chercher Die, être des petits devant Lui. C’est ce que dit Jésus : «Cherchez le Royaume de Dieu et sa Sainteté et tout le reste – cette joie que nul ne vous pourra vous enlever –, tout le reste vous sera donné en surcroît. » (2)

Mais cherchez Dieu, le découvrir, ne nous dispensera pas de l’effort. Pour trouver Dieu dans cette escalade, pour nous encorder à Dieu – comme on s’accorde au chef de cordée –, nous aurons à souffrir nous-mêmes, il faudra que nous voyions où nous poserons notre pied ; il faudra nous agripper à des prises qui nous couperont peut-être les doigts, mais qui, en même temps, nous feront entrer dans l’émerveillement de la découverte, dans la recherche de Dieu à travers toutes choses. Et si nous cherchons vraiment, si nous cherchons profondément notre Dieu si grand, un jour nous découvrirons qu’Il est là, au fond de notre cœur. « Celui qui m’aime, dit Jésus, je me révélerai à lui, et je viendrai en lui, et mon Père et moi, nous ferons en lui notre demeure. » (3) Cette Parole même de Jésus est celle qui nous comblera : car ce Dieu n’est plus seulement le Créateur lointain ; Dieu c’est celui qui me regarde, c’est celui que j’appelle « notre Père ». Mon Dieu, tu es notre Père et je suis ton enfant !

(1) Matthieu 13, 44-46
(2) Matthieu 6, 33
(3) Jean 14,23

© Source Jacques Loew – La quête de Dieu – Desclée de Brouwer, 2008
© Si vous saviez le don de Dieu, op., cit., p. 39-41 ; 43-45

Le texte de Jacques Loew nous offre une perspective profonde et inspirante sur la quête de Dieu et notre pratique religieuse. Jacques Loew commence par souligner l'importance d'avoir une haute idée de Dieu, une conception qui au-delà de notre simple recherche entre la chance et l'amusement. jacques évoque la nécessité de mettre toute sa vie en jeu, de tout sacrifier pour découvrir le bonheur de trouver Dieu, en utilisant la métaphore du marchand qui abandonne tout pour posséder cette fameuse perle précieuse.
Jacques nous invite à chercher Dieu non seulement en ayant une grande idée de sa grandeur, mais aussi en nous faisant humblement petits devant Lui. Cette petitesse n'est pas une réduction mesquine de soi, mais plutôt une reconnaissance de la disproportion entre la grandeur divine et notre petitesse humaine. Jacques Loew suggère que la véritable joie chrétienne naît de cette disparité, irradiant le cœur des femmes et des hommes et générant une joie profonde.

La recherche de Dieu nécessite un effort continu. Jacques utilise la métaphore de l'escalade et de l'encordement pour illustrer notre parcours spirituel, soulignant que la quête de Dieu implique des souffrances et des défis, mais aussi une merveilleuse découverte à travers toutes les expériences de la vie.
Enfin, Jacques souligne que la recherche sincère de Dieu aboutira à la découverte intime de sa présence dans le cœur de chacun d’entre nous. Il cite les paroles de notre Seigneur Jésus pour illustrer que Dieu n'est pas seulement le Créateur lointain, mais aussi un Père aimant. Cette révélation personnelle et intime de Dieu en tant que Père offre une perspective touchante sur la relation entre les hommes et les femmes et DIEU.

Ce texte de Jacques Loew offre une méditation profonde et encourageante sur notre recherche de Dieu, mêlant habilement la grandeur divine, l'humilité humaine et notre joie spirituelle.

Didier Antoine

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